The Dark Chronicles [Attention, il faut aimer les pavés !^^]

The Dark Chronicles

Chapitre I : The Dark Project

Les murs tremblent dangereusement. Des débris jonchent le sol. Depuis quelques minutes, les secousses se sont accentuées. Violentes et régulières. Les couloirs sont déjà fissurés en plusieurs endroits. Le bruit est assourdissant. La poussière me couvre le visage. Elle me brûle les yeux. Ma vision se trouble. Et pourtant, nous sommes soixante mètres sous terre, au septième niveau du bunker sécurisé, situé au centre d’Algatir, la capitale d’Ogotai.

L’éclairage est défaillant. Apparemment le générateur de secours a été endommagé. Ça n'aide pas. Triste instant que celui-ci… Surprenant aussi. En arpentant les couloirs on voit la panique qui saisit même les plus courageux. L’attaque fut soudaine, déroutante. Les choses se sont mal déroulées ou en tout cas, pas comme nous l'avions prévu. Peu de gens ont pu rejoindre les abris souterrains. Le réseau orbital de défense n’a pas tenu assez longtemps. Quel gâchis... Sans compter que nous ne pouvons plus communiquer depuis la planète. Ils ont du activer un brouilleur de communication.

Les plateformes défensives ont tenu quelques minutes à peine. J’ai eu le temps de rassembler quelques officiers. Les accès ont été scellés mais nous ne tiendrons pas longtemps. Les nacelles d’assaut sont arrivées trop vite, juste après un bombardement complet, en bonne et due forme. Le bouclier n’a pas tenu. Nos troupes ont été balayées. Pas le temps de s’organiser. L’ennemi veut nous faire comprendre que toute résistance est vaine. Et il s'y est bien pris...

J’ai envoyé un groupe d’ingénieurs au système informatique central. C’est sans grand espoir mais s’ils arrivent à contourner le brouilleur d’ondes nous pourrons contacter l’Empereur.

Un rapide coup d’œil à l’écran du panneau de contrôle, m’indique que les niveaux trois et quatre viennent de tomber. Ils seront bientôt là. Le combat fait rage et l’on peut sentir d’ici la fureur de l’affrontement. Le temps nous est compté. De plus en plus de blessés sont acheminés vers les niveaux inférieurs. Débordés pour débordés, il feraient bien se battre jusqu'à la mort. Les conventions galactiques pour la protection et le respect des droits des prisonniers, n'est que rarement appliquée...

Nos ennemis doivent se douter que nous tentons d’avertir l’Empereur. Nous n’aurons bientôt plus assez d’hommes pour les contenir. J’ai d’ailleurs envoyé les meilleurs d’entre eux avec le groupe d’ingénieurs. Si seulement nous avions su… Envisager la défaite imminente ne fait qu'attiser la frustration... et la colère.

J’ai mis le paquet au niveau cinq et les portes blindées les ralentiront… un peu. La lumière reste saccadée. Les néons du système de secours rendent l’atmosphère morbide. On enjambe des corps, plus exactement des cadavres. L'ennemi a coupé l'alimentation en oxygène. L'air devient irrespirable. Beaucoup parmi les plus faibles, commencent à suffoquer.

Des gens courent, d’autres pleurent. Quelques civils ont survécu, ils sont en mauvais état. La plupart des survivants sont tout de même des militaires. Eux savent ce qui nous attend. Mais ils n’en disent rien. Comme moi, ils sont couverts de poussière. Comme moi, leurs uniformes sont tâchés du sang des blessés. Comme moi, il ne se font aucun doute sur la suite des évènements. Les plafonds tombant et les murs s’écroulant, ont fait beaucoup de victimes.

Le poste médical est près du hangar à vaisseaux, trop loin d’ici. De toute manière, il a sûrement été détruit en même temps que tout moyen de s’échapper.

Je vérifie quelques paramètres de sécurité sur le panneau de contrôle. Le niveau cinq tient tout juste. Ils ont utilisé des charges à protons pour passer les portes… Si les ingénieurs ne font pas vite, notre résistance aura été futile.

Il faut à tout prix contacter l’Empereur. Nous manquons de temps et nous sommes acculés. Comme il est difficile de garder l’esprit clair par un moment pareil… Pourtant il le faut. C'est impératif.

"Adjudant Krug ! Renforcez la sécurité de ce niveau. Assurez vous que les monte-charges ont bien été piégés. Positionnez vos hommes dans les couloirs qui mènent à cette pièce. Je veux que personne ne l'atteigne ! Suis-je bien clair ?"

"Oui mon Colonel !"

Les soldats commencent à se poser des questions, ils n'avaient pas prévu ce genre de situation en s'engageant dans l'armée de l'Empereur. Notre politique est plutôt pacifique et si nous sommes avancés technologiquement, nous n'avons pas l'habitude de mener des batailles de cette envergure. Quelque chose ne va pas. Mais je ne sais pas quoi. Je suis encore perdu dans mes pensées quand soudain, quelqu'un m'appelle.

"Colonel Curtis ! Colonel ! Venez vite ! On a quelque chose. Les ingénieurs ont pu atteindre le système central et ils sont entrés en communication avec Tanatloc ! Ils veulent vous parler immédiatement. Ils ont mis en place un canal sécurisé et l'Empereur veut parler au responsable."

Tandis que je me dirige vers l'écran, le trouble me saisit. Que se passe-t-il ? Pourquoi ne suis-je pas réjoui ? Le plan a marché comme prévu. L'Empire va pouvoir réagir. Néanmoins, une certaine appréhension s'est emparée de moi. Jamais je n'avais parler à L'Empereur Leod en personne. Et peu de gens peuvent s'en vanter...

Arrivé devant l'écran, malgré une épaisse pellicule poussiéreuse, je distingue un homme, de grande taille, bien habillé et à la mine sévère.

"Votre Grandeur, je suis le Colonel Curtis, responsable des opérations. Nous avons été attaqués il y a une demi heure par une armada gigantesque. Nous avons tout mis en œuvre pour vous contacter et nous avons réussi !"

"Je vous remercie Colonel. Êtes vous le plus haut gradé ici ?"

"Oui. Malheureusement, le Général Morgan et tout son État Major ont été tués lors du bombardement. Ils n'ont pas pu rejoindre le bunker. Qu'allons nous faire ? Nous avons été écrasé en quelques minutes par une flotte inconnue. Ils sont sortis du subespace à quelques kilomètres à peine de notre réseau de défense spatiale. Nous avons été anéanti !"

"Je comprends votre inquiétude Colonel. Je suis navré que vous ayez été attaqués par surprise. Vous serez vengés ainsi que tous les habitants d'Ogotai et je n'oublierais jamais votre dévouement."

J'entends des paroles dans mon dos. Plusieurs sous-officiers paniqués vont et viennent. Apparemment le niveau six venait de tomber. Ils sont donc juste au dessus de nous...

"Votre gratitude me touche votre Altesse. Néanmoins, j'ai du mal à croire qu'une des planètes de l'Empire, même récemment colonisée, ait put ainsi être submergée par l'ennemi. Je n'entrevois que peu d'espoir..."

"N'ayez crainte Colonel, je déclenche dès à présent le Dark Project."

L'Empereur était résolu. Son visage n'exprimait que détermination et puissance. Mais cette annonce me fit froid dans le dos. Je fixais résolument un individu à qui je venais de parler pour la première et pour la dernière fois. Mais pas n'importe quel individu. L'Empereur Leod. Il continuait de me fixer. Je sondais son esprit, essayant de découvrir ce que cachait son regard si intense.

Mais rien ne venait troublait ce visage si clairvoyant. Le silence se fait autour de moi. Je n'entends plus rien. Je ne sens plus rien. Mes membres refusent de bouger. Perdu dans mes pensées. Encore une fois. Notre face à face perdurait. Coupé de la réalité, voilà ce que je suis, plongé dans les yeux d'un homme envers lequel j'ai prêté serment sans jamais le rencontrer auparavant.

Alors que je fixe l'écran depuis ce qui semble être une éternité, celui ci
vole en éclat. Le panneau de contrôle est atteint par un tir de fuseur. Je m'écarte vivement, de retour dans la froide et triste réalité.
La porte venait de voler en éclat. Des tirs partent dans tous les sens. Je n'avais pas réalisé que le niveau sept était déjà attaqué. Dernier bastion d'Algatir, ce bunker représentait l'inaccessible, l'imprenable. Pourtant en ce moment même, le quartier général est submergé par l'ennemi.

A ma gauche, un homme crit "Pour l'Empereur !"
Je saisis mon arme tout en me mettant à couvert. Une foule de sensations déferle alors comme un ouragan. Il n'y a plus de barrières, plus d'obstacles. Je peux me battre jusqu'à la fin des temps s'il le faut. La peur n'a plus d'emprise sur moi, elle n'existe plus.

Le destin est en marche et personne n'échappera à la colère de l'Empire car le Dark Project est lancé.

To be continued...

Chapitre II : The Fall of Valnor

Pourquoi tant de haine ? Y a-t-il une explication ? Une justification ? Faudrait-il donner du sens à ce qui se passe devant mes yeux, aujourd'hui ?
Peut-être... Je ne sais pas... Je ne sais plus vraiment si les choses ont un sens ? A quoi cela rime-t-il ? Y aurait-il forcement une logique qui explique tout cela ? Peut être... Peut être qu'il ne faut pas chercher à comprendre... Peut-être que les choses arrivent... parce qu'elles devaient arriver. Pourquoi toujours chercher à comprendre ? La douleur ne fait qu'empirer ! La compréhension ne changera pas ce qu'il se passe. Rien ne peut changer le passé. Ce qui est fait est fait ! Qu'importe le pourquoi ! Qu'importe la raison !

Il faut prendre conscience de la dure réalité. Et même si rien ne pouvait nous préparer à cela, il faut le surmonter. Après tout, n'est-ce pas mon métier ? Gérer des situations désespérées, agir en temps de crise. Certes nous ne savions pas ce qui nous attendait. Mais nous aurions pu mieux nous préparer. Nous sommes là pour ça non ? Anticiper les crises. Et les surmonter. Ça semble bête là comme ça. Mais dès fois, il faut apprendre à être bref, concis. Apprendre à ne pas tergiverser longtemps sur des questions qui n'en valent pas la peine. C'est comme ça qu'on perd une bataille. C'est comme ça qu'on perd une guerre ! Des questions ! Toujours des questions ! Et par dessus tout, de la réflexion ! Ça suffit !

Seuls les lâches se détournent de leur vrai but car ils veulent comprendre. En tant que militaires, il est de notre devoir d'accomplir ce que nous jugeons adéquate d'accomplir. Il n'y a pas de place pour l'hésitation.

Car le temps est un allié précieux. Il ne faut pas aller à son encontre. Une minute de plus, une minute de moins, et le sort de plusieurs vies est compromis. C'est pour cela que nous faisons ce qu'on nous a toujours appris à faire !

Je suis encore perdu dans mes pensées lorsque j'entends mon nom. Comme un écho lointain, il me ramène à la dure réalité : nous sommes attaqués ! C'est le pilote qui a crié mon nom.

"Lieutenant, plus que quelques minutes ! Le bunker est proche. Mais je ne sais pas si le bouclier tiendra jusque là !"

Pendant un instant, j'ai cru bon de me rassurer intérieurement. Car nous n'avons pas droit à l'erreur. Ainsi le doute s'est évanoui. Ma mission m'est apparue plus capitale encore qu'auparavant. D'ailleurs notre navette file à toute vitesse à travers les ruines. Évitant les tirs nourris des soldats ennemis, nous nous frayons un passage à travers la ville. La désolation est totale. Les ruines sont partout. Devant, derrière... Partout ! Le feu est plus violent que jamais. Les combats font rage. Malheureusement, nous ne tiendrons pas longtemps face à la marée ennemie qu'y s'est abattue sur nous. Nos braves soldats seront morts alors que tout espoir est dores et déjà perdu. Quel gâchis ! Il ne reste presque plus rien d'Erdora. Et pour cause, je n'avais jamais vu un tel bombardement. A croire que tous les tourments de l'apocalypse s'étaient abattus sur nous.

Dépassés par les événements. Voilà ce que nous avons été. Balayés comme de ridicules fétus de paille. Après la défaite subie sur Ogotai, nous pensions vraiment maîtriser la situation. C'est affligeant. Encore une fois rien ne s'est déroulé comme prévu. Le Dark project a été lancé. Grâce à l'Empereur. Mais il faut probablement du temps pour que le plan se mette en place. Peu de gens savent de quoi il en retourne. Nous nous contentons surtout d'obéir. Les ordres sont les ordres. Nous avions été averti que Valnor serait attaquée sous peu. Et qu'Erdora n'échapperait pas au terrible sort qui l'attendait. Très peu de rapports font état de ce qu'il s'est réellement passé sur Ogotai. Officiellement, la planète a été la cible d'une attaque surprise menée par une puissante armada d'origine inconnue. Certains disent qu'Argatir est tombé en quelques minutes. Et que toutes les poches de résistance sur la planète auraient été éliminées en moins d'une heure.

Impossible de dire s'il y a des survivants. Une boucherie, un carnage, voilà ce que fut la bataille d'Ogotai ! Et c'est à peine si la défense a été renforcée sur Valnor. A croire que l'on se soucie peu de notre sort. Comment l'Empereur dans sa grande sagesse, a-t-il pu nous laisser aussi impuissants ?

Une roquette à têtes multiples vient de nous éviter de peu. Le pilote a effectué une belle manœuvre. Néanmoins, avec tous les tirs qui fusent de partout, cela m’étonnerait que le bouclier tienne encore longtemps. Notre véhicule anti-G vole à quelques mètres seulement du sol. Et notre vitesse est considérablement réduite à cause de notre poids. En effet, nous sommes plus d'une vingtaine dans un engin de dix places. Nous n'avons pas pu embarquer beaucoup d'armes. Si nous devons nous déplacer au sol, nous sommes perdus. En dessous, la surface grouille de combattants s'entretuant.

Notre réseau de défense orbital a tenu plus longtemps que sur Ogotai car il était sur le pied de guerre. Mais cela n'a pas suffit. Les stations Stadrom et Crilosa ont été prises d'assaut par des frégates ennemies. Les canons à accélération magnétique ont joué leur rôle, mais rapidement, ils ont été pris par l'ennemi. On ne nous avait pas menti sur un point : L'armada hostile est largement supérieure en terme de puissance de feu et en termes d'effectifs. Leur technologie égale la notre dans de nombreux domaines. Il va falloir plus que ça pour les arrêter. J'espère que le plan de l'Empereur marchera. Si seulement il nous en avait fait part. Ce Dark Project a intérêt à être diablement efficace.

Au vu des combats en dessous, Valnor sera tombé dans moins d'une heure. Ainsi elle aura résisté quatre heures au total. Maigre consolation. Et nous ne savons toujours pas pourquoi nous sommes attaqués. Aucun préavis de guerre. Aucunes revendications. Aucun ultimatum. Pas même de négociations ou de diplomates.

Avant que l'ennemi n'ait coupé nos communications, nous avons pu informer Tanatloc de l'attaque en cours. Il ne nous reste plus qu'à rejoindre le bunker souterrain. Ainsi nous pourrons mener une résistance digne de ce nom. L'Amiral Jonhson a donné l'ordre à toutes nos forces de s'y rendre. Et d'organiser la défense autour de l'accès principal. En ce moment même nous nous y rendons. Malheureusement, nous étions bien loin au moment de l'attaque. Il nous faut traverser toute la ville afin de s'y rendre. Il sera déjà trop tard une fois sur place...

Des engins motorisés circulent en dessous. Des tirs éclatent. Les explosions crèvent les tympans. Le bruit devient insupportable. Une atmosphère terrifiante doit régner là dessous. Les combats de rue sont particulièrement violents. Le massacre continue et les civils sont pris dans toute cette tourmente. Paix à leur âme...

Le pilote tente désespérément de contourner les endroits ou les combats sont les plus brutaux. Il hurle à nouveau mon nom depuis l'avant de la navette.

"Lieutenant, il va falloir se poser et continuer à pied. Il nous reste moins de cinq cent mètres pour atteindre le bunker. Moins d'une minute. Mais le bouclier est à 4%. Il ne résistera pas à un nouvel impact. Il faut que nous..."

J'ai à peine le temps d'entendre les derniers mots prononcés par le pilote que notre appareil est déjà en chute libre. Le choc a été assourdissant. Le bouclier a lâché. Le missile sol-air qui nous a touché, a dévié notre trajectoire. Le pilote est inconscient. Il saigne abondamment. Nous heurtons la corniche d'un hangar, je me cramponne à mon siège. Mais c'est trop tard... Le sol est trop proche. L'impact est féroce. Le véhicule glisse tant bien que mal sur le sol déchiqueté par les tirs. Puis nous finissons notre course dans un large cratère à moitié rempli d'eau boueuse.

Qu'il est dur de reprendre ses esprits dans un moment pareil. Tout autour de moi n'est que cendres et flashs aveuglants. Des vaisseaux parcourent le ciel dans tous les sens. Des tirs jaillissent de tous les côtés. Je m'extirpe douloureusement de la carcasse du vaisseau. J'ai du sang sur le visage, du sang sur mon uniforme. Un énorme bloc de pierre a écrasé la moitié des gens assis devant moi. Les autres sont en piteux état. J'attrape le fusil laser sous mon siège et j'essaye de trouver des survivants. Hélas personne d'autre n'a survécu au crash. Je boîte sérieusement et j'ai une plaie ouverte au bras. Ce sera un miracle si j'arrive à atteindre le bunker.

Alors que je sors du cratère dans lequel nous étions tombés, j'aperçois le combat qui a lieu tout près. Des troupes affluent de toutes parts, vers le bunker. Un périmètre de sécurité a été établi et les défenseurs essayent de s'organiser tant bien que mal.

Soudain des cris retentissent derrière moi. Des ennemis s'approchent. Ils sont en tenue de combat et pointent leurs armes sur moi. J'ai juste le temps de me mettre à couvert que des tirs partent déjà. Je riposte comme je peux. Ma vision se trouble. Mon arcade sourcière droite est salement amochée. Tandis que la fusillade se prolonge, je me faufile derrière un blindé en flammes.

Un bruit se fait soudain entendre. J'ai du mal à déterminer son origine. Probablement l'artillerie. Il faut que je m'abrite ! Je cours vers un endroit sur tandis que mes poursuivants continuent de tirer. Au loin le combat tourne à l'avantage des assiégeants. Ils ont presque atteint l'entrée principale du bunker. Je n'ai plus aucune chance de m'en sortir désormais. Alors que j'atteins enfin un abri providentiel, les premiers obus frappent l'entrée du bunker. C'est un véritable bain de sang là bas. J'essaye de rentrer dans un immeuble à demi écroulé. Je vide mon avant dernier chargeur sur les ennemis toujours à mes trousses. J'atteins un petit escalier métallique en colimaçon. Ma jambe me fait atrocement mal. Il y a de la fumée partout. Je percute de nombreux objets avant d'atteindre l'escalier. Une fois arrivé, je grimpe péniblement les marches pour me rendre sur le toit. J'aurais une meilleure idée de la situation une fois là haut.

Et effectivement, la situation n'est guère réjouissante. Je fais quelques pas sur toit avant de comprendre que la fin est proche. L'usine d'armement vient de tomber, ses derniers défenseurs ont du s'échapper par les galeries souterraines. Il ne reste presque plus rien du secteur Est de la ville. Le quartier d'affaires a été ravagé. Et cela est mauvais signe. Les envahisseurs n'ont pas l'intention de conserver quoi que ce soit. Leur objectif est de nous éliminer quelque soit les pertes matérielles. De ce que je peux voir, le bunker est le dernier endroit encore sous notre contrôle... Sauf qu'une énorme brèche, un trou béant, a remplacé l'entrée du blockhaus et que des centaines de soldats s’y engouffrent.

J’entends un bruit de pas tout près. Mes ennemis sont en chemin. Je tente de saisir mon fusil mais mes forces semblent m’avoir abandonné. J’ai du perdre beaucoup de sang. Je fais un dernier effort pour prendre une grenade à plasma accrochée à mon ceinturon. Le temps de l’actionner et la porte qui donne sur le toit s’ouvre. Dans un rugissement de colère j’active le détonateur et lance la grenade entre mes assaillants et moi.

C’est la fin… J’aurais fait de mon mieux, au vu des circonstances. Erdora est tombée… Valnor est tombée. Il n’y a plus de crainte à avoir puisque le Dark Project est lancé. L’Empereur l’a dit. Mais j’ai de la peine pour tous ces milliards d’individus qui sont morts sans savoir pourquoi… Qui sont morts sans savoir qu’ils allaient peut être mourir. J’espère qu’il y a un sens à tout cela… J’espère qu’un jour nous saurons pourquoi…

To be continued...

Chapitre III : The Council

La tension était palpable. Kaldell pouvait aisément le constater. Il ne faisait aucun doute qu'en ce moment même, l'Empereur Leod s'adressait à ses conseillers avec la plus extrême habileté afin de ne pas les inquiéter d'avantage. En effet, la situation avait évolué conformément aux objectifs du Dark Project. Mais de telle manière qu'elle était loin de rassurer quiconque sur Tanatloc la planète centrale de l'Empire. C'était sur cet astre que l'administration opérait et depuis ce monde, émanaient toutes les décisions politiques et militaires susceptibles de revêtir la moindre importance.

C'est en c'est lieux qu'on avait appris la chute d'Ogotai puis quelques jours plus tard celle de Valnor. Était-ce voulu ? Était-ce prévu ? Qu'importe ! L'Empereur avait ses raisons pour appliquer le Dark Project. Et la façon dont celui ci s'appliquait, ne devait pas être remise en cause. Il y avait certes un manque d'optimisme caractéristique de la sphère politique et qui imprégnait jusqu'aux moindres décisions des conseillers. Mais tout de même, tenus à l'écart comme ils l'étaient, par Leod et les membres de son cabinet, il était normal qu'ils montrent quelques réticences à apporter leur plein et total soutien aux projets de l'Empereur. Kaldell le comprenait mais cela ne l'empêchait pas d'éprouver un certain contentement à faire partie de ceux qui étaient dans le secret.

Après tout c'était la survie même de l'Empire qui était en jeu. On n'avait pas connu pareille crise depuis plusieurs siècles. Certes, à l'époque l'Empire n'avait pas atteint le même rayonnement qu'actuellement mais en tant qu'entité politique, sociale et militaire, chaque crise qu'il avait affronté par le passé s'était révélée proportionnellement équivalente à sa taille, à sa puissance.

Toutefois, celle ci ne ressemblait pas à ce que la population avait affronté précédemment. D'abord parce que la nature de l'ennemi restait floue. Les batailles avaient étaient courtes, trop courtes, et jamais on n'avait vu un adversaire s'emparer aussi vite de colonies même récemment développées. L'armée disposait de très peu d'informations sur la menace que l'Empire devait affronter. Or la réponse que l'Empereur était en train d'apporter au problème, restait un mystère pour tous, à l'exception des membres de son cabinet et de lui même bien entendu. Remettre en cause le bien fondé des décisions de Leod était impensable. Mais il y avait un risque de panique. La confiance qu'on pouvait porter au Chef suprême des armées, membre tout puissant d'une dynastie qui avait su imposer respect et admiration, avait tout de même ses limites.

Kaldell le savait. L'Empereur le savait aussi... C'est pourquoi il usait de tous ses talents pour contrecarrer les manœuvres politiques des conseillers qui vainement, tentaient d'en apprendre plus qu'ils n'en savaient.

Depuis plus d'une heure déja, Kaldell écoutait tout un tas de discours pompeux, des déclarations pleine d'une majesté aussi illusoire qu'efficace. Il en fallait plus pour perturber l'Empereur. Ce dernier dans sa jeunesse, avait appris avec les plus grands Orateurs tels Hardin ou encore Darell. Fort de son expérience, il affichait une sereine détermination. Il avait patiemment expliqué que le Dark Project devait rester l'affaire de quelques hommes seulement. Que pour le bien de l'Empire il ne fallait pas divulger à un trop grand nombre d'individus, la teneur du Plan. Se sentant offensés, les conseillers avaient exprimé leur désaccord. Et chacun avait ses raisons. Heureusement ils n'étaient pas unis dans leur opposition, du moins pas encore... Il faut dire que rarement on osait critiquer l'Empereur et les décisions qu'il prenait. Une chance d'ailleurs car cela facilitait la tache de Leod.

Deux des sept planètes de l'Empire étaient tombées. C'était un fait. Partout on ne parlait que de ça. On avait commencé à lever des troupes sur toutes les planètes restantes. La flotte avait multiplié les manœuvres de rassemblement et les exercices de simulation. Les consignes nécessaires avaient été données aux habitants de chaque ville, de chaque province, de chaque région. Et l'annonce du déclenchement il y a peu de temps, du Dark Project, avait fait l'effet d'un véritable tsunami médiatique. Reliée par tous les outils de la propagande impériale, cette information bien que personne ne comprit vraiment toute sa signification, suffisait à motiver les gens, maintenait le moral des militaires et rassurait les indécis.

Bref, les arguments de l'Empereur faisaient mouche autant que ceux des conseillers. Voire d'avantage. Bientôt la réunion du Conseil serait terminé. Les membres repasseraient à l'attaque mais pas avant 36h au moins. Cela laissait un répit à Leod. Et surtout cela signifiait que Kaldell allait de nouveau pouvoir s'entretenir avec lui. Si le Conseil croyait qu'il avait mis la pression sur l'Empereur il s'était trompé. C'était tout juste si ce dernier ne s'attendait pas exactement à cette réaction de la part de politiciens aussi ambitieux et se tenant en si haute estime.

Kaldell avait déjà réunit le reste du Cabinet dans le bureau de l'Empereur. C'était dans ses prérogatives en tant que superviseur des services de renseignements. On aborderait alors le Dark Project plus en détail. Et Leod, réuni avec les quelques personnes de confiance qu'il estimait, pourrait leur exposait la suite du Plan.